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Moscou, les cendres du mythe

27 septembre 2010

De Fabien Bellat , pour Urbain, trop Urbain

Ce n’est pas tant le visage d’une ville qui compte, que la portée de son imaginaire, ces quelques images qui prétendent condenser la vérité d’une métropole. En 2003, la canicule à Paris n’a nullement changé le regard sur la ville. En 2010, les aéroports de Moscou pris d’assaut par une population essayant de fuir leur habitat englouti sous une chape grise irrespirable, constituèrent un spectacle d’exode lent, stoïque et las. Quand l’Histoire violente n’est plus là, parfois les peuples reproduisent des réflexes enfouis de fuite, loin des traquenards de prisons déguisées en urbanités. En soi, les incendies touchant les larges zones forestières de la région moscovite tenaient de l’accident naturel. Ils ont plongé la capitale russe dans une atmosphère dramatique, meurtrière (les fumées toxiques y ont doublé le taux de mortalité quotidien, les hôpitaux censurant le terme de choc thermique) — mais étrangement belle aussi. De cette beauté des linceuls, à échelle de cité; les vivants et les avenues se faisant limbes.

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